Darts: discipline qui manque aux Jeux Olympiques

Darts: discipline qui manque aux Jeux Olympiques

Non, on ne peut par dire que les fléchettes soient un des sports les plus fatigants, c’est ce que confie David Allen de la ligue de fléchettes professionnelle (Professional Darts Corporation). « Les joueurs doivent se concentrer et sont sous pression pendant plus de trois heures » explique David Allen « une telle concentration n’est possible qu’avec un entraînement physique approprié. » Les Darts, ce jeu futé de petites fléchettes connu par chacun et pratiqué dans tous les bars, est considéré dans certains pays comme étant l’un des sports les plus populaires – comme en Grande-Bretagne où presque huit millions de personnes jouent à viser cette cible divisée en 21 secteurs et où plus de 12.000 sportifs sont inscrits à la Fédération Britannique de Darts.



« Les joueurs professionnels comme le champion Phil Taylor s’entraîne quotidiennement pendant près de quatre heures et achève son entraînement avec un programme de fitness très complet : vélo, crosstrainer et musculation » raconte David Allen. De plus, il ne faut pas négliger l’entraînement mental surtout en ce qui concerne les sports de précision – il faut viser des secteurs de la cible divisés en différentes parties plus ou moins grandes (simple, double, triple) mesurant huit millimètres de hauteur. Raymond van Barneveld connu sous son nom de compétition « Barney » s’est préparé l‘année dernière aux Championnats du Monde de façon très inattendue : il médita régulièrement avec un enseignant du zen. Ce fût un succès ! Le néerlandais a gagné 7 à 6 contre Phil « The Power » Taylor, en finale qui a été considérée comme l’un des meilleurs matchs de toute l’histoire des Darts.



Un entraînement sans pitié pour une bonne condition physique


Les fléchettes si l’on y joue sérieusement est bien plus qu’un jeu de chance. La condition pour un lancer de flèchettes efficace est d’avoir une main calme et un coude puissant. Seule la personne bien entraînée peut lancer la fléchette avec la rotation adéquate vers l’avant qui –ce qui n’est pas rare pour les bons joueurs- va atteindre la cible avec une vitesse de 64 km/h. Un entraînement s’impose alors même s’il s’agit toujours du même mouvement de bras. Selon les statistiques, le joueur peut effectuer ce mouvement plus de 1.903 fois pendant la semaine des championnats du monde, cela signifie que c’est dans tous les cas une activité fatigante et que la condition physique joue un rôle très important.



Seule la personne qui a un dos fortement musclé est capable de rester debout pendant plusieurs heures d’affilée et de bien viser. « Pour avoir un lancer idéal de fléchettes, le joueur de Darts doit avoir un équilibre parfait » explique le Docteur Peter Gregory, directeur du service des sports de l’université de Nottingham. On doit être en mesure de contrôler tous les muscles pour faire face aux longues phases d’inaction qui font partie du jeu.



Une dure épreuve d’agilité


L’entraînement fitness fait partie du jeu, même si les meilleurs joueurs du monde avec leurs poignets d’amour ne donnent vraiment pas l’impression de pratiquer un sport régulièrement. Il ne faut pas oublier que les parties se déroulent devant des milliers de spectateurs et de nombreuses caméras de télévision. Il faut supporter l’énorme chaleur occasionnée par l’éclairage des projecteurs. « Un entraînement d’aérobic et de fitness est indispensable pour pouvoir supporter cette atmosphère » confie Peter Gregory, médecin du sport.



Bien entendu on ne peut pas considérer les Darts comme étant un sport d’endurance, mais les quelques mètres entre la cible et le pas de tir vont être sans cesse parcourus pour les 2.000 lancers effectués par semaine. L’étude effectuée à l’aide d’un podomètre lors d’un tournoi international a révélé que chaque joueur faisait jusqu’à 3.700 pas lors d’un seul match. C’est largement plus de la moitié de la distance qu’une personne normale va parcourir sur toute une journée.



Les joueurs doivent être physiquement bien entraînés pour éviter toute blessure qui pourrait survenir lors du lancer de fléchettes. « Les joueurs professionnels vont axer leurs entraînements physiques au niveau des bras et des poignets mais vont aussi muscler leurs jambes et le bas du dos pour pouvoir entreprendre dans de bonnes conditions de longues parties. » explique Robert Holmes de la Fédération Britannique de Darts.



La personne qui va se tenir debout devant la cible dans le café du coin va donc se préoccuper de sa condition physique, du moins un peu. Et sans compter l’effet sur la matière grise ! En effet si l’on ne joue pas aux Darts électroniques, il faut savoir bien calculer pour décompter du capital initial de « 501 », le total des points obtenus dans le but d’arriver à zéro point pour gagner la partie. Méninges, jambes et bras restent en permanence en action.



Cette relation du corps et de l’esprit serait vraiment une raison suffisante pour rendre les Darts comme sport officiel aux Jeux Olympiques.

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