1. Du tennis aux sports hybrides : histoire et origines
Le padel est né au Mexique dans les années 60, popularisé en Espagne puis exporté massivement en Europe à partir des années 2010. Le pickleball, inventé dans l'État de Washington en 1965, a pris son envol dans les années 2020, porté par les seniors américains et TikTok. Ces deux sports combinent accessibilité, plaisir immédiat et communauté. En France, ils rencontrent un succès croissant grâce à leur aspect ludique et peu intimidant.
2. Les chiffres ne mentent pas : un boom très réel
Selon la Fédération française de tennis (FFT), le nombre de licenciés padel a plus que triplé entre 2020 et 2024, passant de 35 000 à près de 120 000 joueurs enregistrés. Et ce chiffre ne tient pas compte des milliers de pratiquants occasionnels. Aujourd'hui, on estime que plus de 500 000 personnes jouent au padel au moins une fois par an en France. Le nombre de terrains est passé de 800 à plus de 2 500 en quatre ans. Des enseignes comme 4PADEL, UrbanSoccer et Z5 (fondée par Zinédine Zidane) ouvrent des complexes dans toutes les grandes villes.
Le pickleball, bien qu'encore à un stade embryonnaire, bénéficie d'une dynamique comparable à celle du padel il y a dix ans. En 2023, une dizaine de clubs français se sont créés, souvent à l'initiative de municipalités ou d'associations seniors. L'association Pickleball France recense déjà plus de 3 000 membres actifs et organise des tournois dans cinq régions. Une tendance que les centres sportifs privés commencent à intégrer à leur offre, généralement à destination des débutants ou du public familial.
3. Où joue-t-on ? Infrastructures et villes pionnières
Les grandes agglomérations comme Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux et Lille concentrent la majorité des installations padel. Le groupe 4PADEL gère à lui seul plus de 100 courts répartis dans 25 villes. Z5, fondé par Zinédine Zidane, a installé des centres hybrides à Aix-en-Provence et Paris. Quant au pickleball, il fait ses débuts dans des gymnases municipaux et des clubs de tennis reconvertis. Des initiatives voient le jour à Strasbourg, Nantes, Nice, Toulouse, souvent soutenues par des collectivités ou des associations seniors.
4. Pourquoi ça plaît ? Accessibilité et dopamine sociale
Padel et pickleball demandent peu d'efforts techniques au départ. La cour est plus petite que celle du tennis, les échanges plus longs, les règles simplifiées. On touche vite au plaisir du jeu sans être un Nadal en puissance. Ajoutez à cela la dimension sociale : ces sports se jouent majoritairement en double. Résultat : on discute, on rit, on transpire ensemble. Pour les urbains en manque de lien, c’est la thérapie hebdo – moins chère qu’un psy et plus efficace qu’un abonnement salle non utilisé.
5. Fitness déguisé pour une génération débordée
Ces sports répondent à une quête moderne : faire du sport sans avoir l’impression de faire du sport. Ils plaisent aux actifs pressés, aux parents qui veulent bouger en gardant le contact social, aux retraités dynamiques. C’est l’illusion parfaite du "sport plaisir" : ludique, cardio, musculaire, sans la corvée. Une heure de padel, c’est 500 à 700 kcal brûlées, du gainage implicite, de la proprioception, et zéro ennui.
Sport | Calories/h | Niveau technique | Sociabilité |
---|---|---|---|
Padel | 600 kcal | Moyen | ++ |
Pickleball | 500 kcal | Facile | +++ |
Tennis | 700 kcal | Élevé | + |
6. Un miroir de notre époque
Padel et pickleball illustrent une époque où la performance cède la place à la convivialité, où l’activité physique doit être compatible avec Instagram et où le sport devient un prétexte pour se retrouver, pas juste transpirer. Ce ne sont pas que des tendances passagères : ils répondent à un besoin culturel et social profond. Et les marques, les influenceurs et les municipalités l’ont bien compris.
7. Focus générationnel : qui joue vraiment ?
Les 20-35 ans sont les premiers adeptes du padel urbain. Ils y trouvent une alternative au fitness traditionnel : moins individualiste, plus fun, plus réseau. Pour les plus de 60 ans, le pickleball est une aubaine : faible impact articulaire, forte stimulation cognitive et lien social. Les familles mixent les deux : padel le week-end, pickleball en semaine.
Âge | Sport préféré | Motivation principale |
---|---|---|
20–35 ans | Padel | Social, défoulement |
36–59 ans | Les deux | Équilibre vie-pro / forme |
60+ ans | Pickleball | Santé douce, communauté |
8. Vers une normalisation dans l'offre sportive ?
Face à l'engouement, les salles de sport et clubs de loisirs reconfigurent leur offre : intégration de courts intérieurs, tournois mensuels, séances d'initiation gratuites. L’Éducation nationale réfléchit même à intégrer le padel dans le programme EPS. Pickleball, quant à lui, bénéficie de subventions locales pour équiper les gymnases scolaires. C’est la banalisation par le plaisir, version 2025.
9. Jeu, set et like
Si vous avez l’impression que vos amis ne parlent que de padel ou que vos parents envisagent sérieusement le pickleball, vous n’êtes pas seuls. Ces disciplines s’imposent comme de nouvelles normes du loisir actif. Elles cochent toutes les cases : inclusives, modernes, accessibles, sociales. Et elles prouvent que la meilleure manière de rester en forme, c’est parfois de ne pas y penser.