Le fitness n’est pas un vaccin : pourquoi les sportifs doivent se faire piquer

Le fitness n’est pas un vaccin : pourquoi les sportifs doivent se faire piquer

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Le fitness n’est pas un vaccin : pourquoi les sportifs doivent se faire piquerRefuser le vaccin contre la grippe ? Très bien. - Trois semaines sans squats, sans gainage…mais avec beaucoup de temps pour repenser la santé.

Le fitness n’est pas un vaccin

Oui, vous avez bien entendu. Ce n’est pas parce que vous faites 100 burpees par semaine que vous êtes invincible. La grippe, ce vieux classique viral de l’hiver, ne s’arrête pas à l’entrée de la salle de sport pour vous saluer poliment. Elle entre, s’installe et vous laisse K.O., même si votre VO2 max est au plafond. Et ce, même en France, où l’on confond parfois “être en forme” avec “être intouchable”.

Entraîné, donc protégé ? Pas tout à fait

On entend souvent dire que le sport renforce l’immunité. C’est vrai. Mais ce qu’on oublie, c’est que l’intensité joue un rôle clé. Selon l’étude de Kakanis et al. (2010), après un effort physique intense, le système immunitaire connaît une “fenêtre ouverte” de vulnérabilité. Résultat ? Pendant quelques heures, vous êtes plus exposé aux infections, dont… la grippe. Faites un HIIT le matin, croisez un collègue enrhumé l’après-midi, et vous comprendrez ce que “burn-out viral” signifie vraiment.

La salle de sport : temple de la forme… et des virus

Avouons-le. Les salles de sport sont des incubateurs sociaux. Haltères partagés, serviettes oubliées, transpiration collective… C’est l’open space de la contagion. En hiver, elles deviennent des sas de contamination à ciel fermé. Et si vous pensiez que votre shaker de whey vous immunise, mauvaise nouvelle : la grippe adore les biceps mal protégés.

Vaccin antigrippal en France : qui, quoi, combien ?

En France, la vaccination antigrippale est **recommandée pour les personnes à risque**, notamment les plus de 65 ans, les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées et les professionnels de santé. Mais rien n’empêche un sportif de se faire vacciner – au contraire. Et pour cause : **le vaccin est gratuit pour les personnes à risque** (sur présentation du bon de l'Assurance Maladie), et **coûte en moyenne entre 6 et 12 € en pharmacie** pour les autres. Pas besoin de vendre un kettlebell pour ça.

Sportifs jeunes, mais exposés

Vous avez moins de 40 ans ? Vous courez dehors en hiver ? Vous respirez profondément dans des salles pleines à craquer ? Félicitations, vous êtes un candidat idéal pour attraper le virus. Et non, transpirer sur un tapis de course ne compte pas comme désinfection. La **grippe frappe les corps performants** aussi facilement que les fragiles, surtout s’ils sont surmenés, en déficit de sommeil ou sous stress. En somme : si votre coach vous pousse à la limite chaque semaine, votre immunité risque de vous lâcher… au pire moment.

L’illusion de la liberté individuelle

“C’est mon corps, je décide.” Une belle maxime. Mais dans un vestiaire bondé ou un cours de spinning, votre décision impacte aussi les autres. Refuser le vaccin, c’est prendre le risque de transmettre le virus aux plus vulnérables. Vous avez le droit de ne pas vous faire vacciner – mais ne prétendez pas que c’est un acte de rébellion éclairée. C’est souvent juste un oubli, ou pire, un acte de paresse rebaptisé “choix personnel”.

Trois semaines sans gainage : la réalité post-grippe

La grippe n’est pas un rhume. Elle cloue au lit, parfois **pendant 10 à 20 jours**, avec de la fièvre, des douleurs musculaires et une fatigue qui persiste. Vous vous imaginez faire du deadlift avec 39°C de fièvre ? Non ? Alors imaginez rater trois semaines de training – et devoir tout reconstruire derrière. Pendant que votre partenaire enchaîne les tractions, vous en serez à renifler dans un plaid, une tisane à la main.

La science parle (et elle a des preuves)

Des études comme celle de Loock et al. confirment que la stabilité du tronc (core training) est essentielle pour les mouvements complexes – comme le swing au golf, mais aussi les sauts, les rotations, les sprints. Or, la grippe **affaiblit précisément ces fonctions musculaires**.

Et l’étude de Sung et al. (2015) prouve que les athlètes ayant un bon core récupèrent plus vite et limitent les blessures. En résumé : mieux vaut perdre une demi-heure pour se faire vacciner que trois semaines de forme physique.

Vaccination et performance : alliées, pas ennemies

Contrairement à certains fantasmes de forum, le vaccin antigrippal **n’affaiblit pas votre performance**. Il est inactivé, donc ne provoque pas la grippe. Et les effets secondaires sont mineurs : une douleur locale, un petit coup de mou – rien que votre pré-workout ne puisse gérer. En échange, vous évitez une infection qui pourrait compromettre votre saison, votre compétition ou vos objectifs de transformation physique.

Tableau de terrain : risques, coût, bénéfice

FacteurImpact chez le sportif
Grippe non traitéeArrêt d’entraînement 10–20 jours, baisse immunitaire, fatigue prolongée
Vaccin antigrippalProtection 6–12 mois, effets secondaires légers, pas d’impact sur la performance
Entraînement intensifVulnérabilité temporaire du système immunitaire (open window)
Vaccin + hygièneDouble barrière contre le virus, surtout en milieu fermé


Alors, toujours sûr de votre choix ?

On ne vous forcera pas. En France, la liberté est un pilier. Mais parfois, **la vraie liberté consiste à faire un choix éclairé, pas idéologique**. Se vacciner contre la grippe, ce n’est pas un acte de soumission. C’est un geste de bon sens, surtout si vous tenez à votre forme, à vos coéquipiers et à vos performances. Ce n’est pas un gouvernement qui veut vous piquer – c’est votre corps qui vous supplie d’anticiper. Parce que la santé, ce n’est pas qu’un six-pack et une bonne glycémie. C’est aussi savoir dire oui à une aiguille, pour mieux dire non à trois semaines de frustration virale.


SourceContenu / ConclusionUtilité dans l’article
Santé MagazineL’exercice post-vaccin augmente les taux anticorps (Université de l’Iowa, publié 2022)Montre que 90 minutes d’activité physique légère à modérée juste après une vaccination (grippe ou COVID‑19) augmentent la réponse en anticorps.Renforce l’idée que sport et vaccin se complètent : l’activité physique seule ne suffit pas, mais elle peut renforcer l’effet vaccinal.
MesVaccins.netActivité physique, immunité et vaccination : des interactions souvent bénéfiques (2023‑2024)Montre que l’exercice régulier est lié à une réduction des infections respiratoires et à des effets synergiques avec la vaccination ; attention à l’intensité excessive.Utile pour parler des bénéfices croisés sport/vaccin et pour évoquer la théorie du « open window » immunitaire.
Cochrane Review CD011857Peut-on réduire le nombre d’adultes qui contractent la grippe ou développent des complications par une activité physique avant la vaccination ? (2016)Étudie les effets de l’exercice avant ou pendant la vaccination antigrippale ; résultats non significatifs quant à la réduction des infections ou complications.Permet de nuancer le propos et de conserver une approche équilibrée scientifiquement crédible.
Santé.gouv.frQuestions/Réponses – Vaccination grippe saisonnière et COVID‑19 (mise à jour 25.10.24)Source officielle ; précise qui a droit à une vaccination gratuite, les modalités de la campagne, et les publics prioritaires.À intégrer dans la partie « recommandations, coût, accès » – réponse claire à « pour qui ? à quel prix ? »
TF1 InfoVÉRIF‘ : 19 % de vaccinés chez les soignantsMontre que seuls 19 % du personnel médical dans certains établissements se font vacciner contre la grippe – signe de fatigue vaccinale même en zones à risque.Peut servir à montrer que même les professionnels exposés négligent parfois le vaccin – contre-argument aux attitudes « moi j’en ai pas besoin ».

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