Renée Zellweger, Bridget Jones et la revanche d’un bikini
Quand Renée Zellweger apparaît sur les tapis rouges, parfaitement sculptée dans une robe qui défie toute imperfection, nombreuses sont celles qui soupirent – d’admiration ou d’exaspération. Comment la Texane d’origine suisse, célèbre pour avoir pris quinze kilos pour incarner la maladroite Bridget Jones, parvient-elle ensuite à revenir en quelques semaines à une silhouette fine et élancée, comme si de rien n’était ? La réponse, selon les confidences répétées dans la presse américaine, tiendrait en deux mots :
South Beach. Ce régime à la mode, rebaptisé « diète Miami » pour faire encore plus glamour, a séduit de nombreuses célébrités en quête de corps affûtés. Mais qu’a-t-il vraiment dans le ventre ? Et surtout : fonctionne-t-il hors de la Californie ?
Une diète née dans un cabinet médical, pas sur Instagram
Le régime South Beach n’est pas l’invention d’un coach bodybuildé ou d’une influenceuse sponsorisée. Il est l’œuvre du cardiologue américain Arthur Agatston, conçu à l’origine pour ses patients à risque cardiovasculaire. Son principe repose sur la gestion de l’index glycémique (IG), c’est-à-dire la capacité d’un aliment à faire grimper le taux de sucre dans le sang.
En gros, plus l’IG est élevé, plus la glycémie monte en flèche, entraînant une sécrétion brutale d’insuline, l’hormone qui stocke le glucose... et accessoirement les graisses. En maîtrisant ces pics glycémiques, on espère éviter les fringales incontrôlables et favoriser la combustion des graisses. Voilà pour la théorie.
Trois phases, un seul objectif : la ligne
La diète se déroule en trois temps. Phase I : deux semaines de sevrage strict. Exit le pain, les pâtes, les fruits, le riz, les pommes de terre, les jus, les desserts et bien sûr, l’alcool. Ce n’est pas un pique-nique, c’est une purge métabolique. Phase II : réintroduction progressive d’aliments à IG modéré comme les fruits rouges, les légumes secs, le pain complet.
On continue jusqu’à atteindre son poids idéal. Phase III : stabilisation à long terme, où seuls les aliments à IG très élevé restent marginalisés. L’objectif est d’enseigner au corps une nouvelle manière de gérer les glucides, tout en l’habituant à tirer son énergie prioritairement des graisses. En clair : on veut transformer son corps en machine à brûler du gras. Rien que ça.
Le bon, le moins bon, et les fraises interdites
Ce qui fonctionne dans ce régime, c’est qu’on mange des aliments entiers, peu transformés, riches en protéines et en bonnes graisses. Le sucre, principal ennemi du métabolisme moderne, est drastiquement réduit. Résultat : la sensation de satiété revient, les fringales s’espacent, et la silhouette change. Mais tout cela a un prix.
Et pas seulement celui du saumon sauvage et des graines de chia. La suppression complète des fruits en phase I est controversée, notamment pour son impact sur l’apport en vitamines et en fibres. Même les partisans du régime recommandent la prise de compléments alimentaires durant cette phase. Pas vraiment l’idée qu’on se fait d’une alimentation « naturelle ».
Le sport, cet éternel oublié des brochures minceur
Renée Zellweger l’a bien compris : sans activité physique, aucun régime ne tient ses promesses. Le régime South Beach est souvent associé à un programme d’entraînement musculaire léger et à de la marche rapide. Le but est de stimuler le métabolisme, préserver la masse musculaire et favoriser l’oxydation des lipides.
Une étude menée en 2023 par l’Université de Stanford a confirmé que les régimes low carb associés à une activité physique modérée entraînaient une perte de masse grasse significative, tout en maintenant les performances métaboliques à un niveau stable. Autrement dit : on peut maigrir sans s’épuiser, mais pas sans bouger.
Bière interdite, frustration autorisée ?
Le plus dur dans ce type de régime n’est pas toujours la discipline alimentaire, mais la vie sociale. En phase I, pas d’alcool, pas de desserts, pas de douceurs. Ceux qui aiment l’apéro du vendredi ou le brunch du dimanche risquent de trouver la méthode un brin austère. Et si vous pensiez que la bière sans alcool était une alternative, détrompez-vous : l’index glycémique de cette boisson reste élevé. Ce n’est qu’à partir de la phase II que le verre de vin redevient toléré. Alors, oui, on maigrit. Mais on rit un peu moins.
La question qui dérange : est-ce que ça vaut le coup ?
Comme pour tous les régimes, la réponse dépend de chacun. Certains s’y retrouveront, d’autres y perdront leur latin… et leur bonne humeur. Ce qui est certain, c’est que la diète South Beach exige rigueur, constance et quelques sacrifices. Elle peut être efficace, notamment pour les personnes sensibles aux variations glycémiques ou souffrant d’un syndrome métabolique.
Mais elle n’est pas adaptée à tous, ni tenable à long terme pour ceux qui aiment les plaisirs simples. Et surtout, elle ne dispense pas d’une hygiène de vie globale : sommeil, activité, gestion du stress. Bref, la ligne n’est pas qu’une affaire d’assiette.
Renée, les Oscars et nous
Renée Zellweger suit son régime à la lettre. Elle a les moyens, le coaching, et l’équipe pour l’y aider. Mais pour le commun des mortels, le South Beach peut s’avérer exigeant, parfois excessif, et souvent culpabilisant si on s’en écarte. Reste à chacun de décider si cela en vaut la chandelle. Car il y a un monde entre une robe de gala sur tapis rouge et une tenue de sport devant la machine à laver. L’important n’est pas de ressembler à une star, mais de se sentir bien dans son corps, durablement. Et ça, aucun régime ne le garantit. Mais une vie équilibrée, elle, s’en approche.
Sources scientifiques
Université de Stanford, 2023 : "Low-carbohydrate diets and metabolic adaptation in women over 35".
Revue Européenne de Nutrition Clinique, 2024 : "Évaluation comparative des régimes à index glycémique faible".
British Medical Journal (BMJ), 2023 : "Micronutrient deficiencies in restrictive carbohydrate diets".
American Heart Association, recommandations nutritionnelles actualisées 2024.